SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES
Se préparer pour le BAC
Sujet EC3
A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, montrez les effets de l’évolution de la structure socioprofessionnelle sur la mobilité sociale.
Le corrigé ci-dessous est le résultat de l’analyse :
- du sujet
- des documents (ne sont pas reproduits ici) et
- de la mobilisation des connaissances appropriées
La structure professionnelle par CSP favorise la mobilité sociale
L’évolution sectorielle des emplois (déclin des emplois agricoles, accroissement des emplois industriels puis des emplois dans le secteur tertiaire) (cf. Document 1) est source de mobilité sociale. La baisse de la part des agriculteurs exploitants dans la population active entre la génération des pères (16 %) et celle des fils (4 %) (note numéro 1) illustre bien cette évolution et permet d’expliquer pourquoi les fils d’agriculteurs connaissent une situation de mobilité (mobilité intergénérationnelle) (cf. document 2).
On a également assisté à une hausse de la demande d‘emplois qualifiés après la seconde guerre mondiale. En conséquence, de nombreux emplois de cadres moyens ou supérieurs ont été créés, offrant ainsi des opportunités de mobilité sociale intergénérationnelle ascendante, en particulier pour les enfants d’employés et de professions intermédiaires. Ainsi, 50 % (note numéro 1) des fils d’employés (cf. document 2) sont devenus professions intermédiaires ou cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS), alors que 33 % des fils de professions intermédiaires deviennent CPIS. L’évolution de la structure des professions peut donc provoquer une mobilité sociale ascendante.
En outre, l’évolution de la structure des professions accroît les possibilités de mobilité professionnelle en créant des opportunités de changements de position socioprofessionnelle au cours de la vie active (mobilité intra générationnelle).
Mais ces différentes formes de mobilité structurelle impliquent-elles nécessairement une augmentation de la fluidité sociale?
Le contexte macroéconomique et social détermine les effets de l’évolution de la structure professionnelle sur la mobilité sociale
Le contexte macroéconomique et social affecte la capacité des évolutions de la structure des professions favoriser ou non la mobilité sociale. En effet, les générations nées dans les années 1940 sont entrées en activité au moment de la forte création d’emplois et connu des situations de mobilité sociale. (cf. Document 1).
En revanche, les générations actives à partir de la fin des années 1970 (crise économique et ralentissement de la croissance, chômage) sont entrées sur un marché du travail dégradé. Ayant un niveau d’instruction plus élevé que leurs pères (elles sont plus diplômées), elles n’ont pourtant pas toujours pu accéder à des PCS plus élevées que celles de leurs pères. (cf. Document 1).
Conclusion
L’évolution de la structure des professions d’une génération à une autre favorise une mobilité structurelle, mais elle n’implique pas nécessairement une réelle progression de la fluidité sociale. De plus, les effets de l’évolution structurelle des professions sont très liés au contexte macroéconomique et social.
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Notes
Note numéro 1 :
En France en 2003, 16 % des hommes âgés de 40 à 59 ans ayant un emploi ou sont d’anciens actifs, sont fils d’agriculteurs. En France en 2003, 4 % des hommes âgés de 40 à 59 ans ayant un emploi ou sont d’anciens actifs, sont agriculteurs.
Pour trouver 50 %, il faut regarder la ligne de la table de destinée, c’est-à-dire les chiffres en italique soit 22 % + 28 %.
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Autres données statistiques : En France en 2003, 24 % des hommes âgés de 40 à 59 ans ayant un emploi ou sont d’anciens actifs fils d’ACCE (CSP 2) sont devenus PI (CSP 4). Table de destinée.
En France en 2003, 12 % des hommes âgés de 40 à 59 ans ayant un emploi ou sont d’anciens actifs, sont fils d’ACCE. Table d’origine (ou de recrutement).
EC3