Histoire d’A.


Le contrat

Lorsque A. s’est mariée, elle avait environ 17 ans. Elle avait convenu avec son futur mari de poursuivre ses études et une formation professionnelle pour être autonome. Son conjoint, qui gagnait bien sa vie, y avait consenti apparemment. A. a suivi des cours de secrétariat et était enthousiaste pour une insertion sur le marché du travail. Elle a vite trouvé un emploi après avoir donné naissance à une fille.

Homme pas constant du tout

Mais les hommes ne sont pas constants. Incrédule, A. prend douloureusement conscience du revirement de son mari. L’exercice d’une activité professionnelle rémunérée de son épouse n’était plus d’actualité et il a y a opposé un refus sans concession. Nul compromis n’était possible. Selon lui, une femme, et surtout la sienne, doit rester au foyer.

Homme vaniteux et sans scrupules

A décide de retourner chez ses parents dont le mariage était aussi dans l’impasse. Le père de A. est un homme sans scrupules et il utilise tous les moyens pour parvenir à ses fins pas toujours avouables. Il était engagé dans un processus de rupture du lien conjugal pour commencer une nouvelle vie avec une autre femme. Il a menacé sa première épouse pour obtenir son consentement à sa nouvelle union. Le malheur de la fille s’est donc ajouté à celui de la mère à cause de deux hommes dont l’un était plus tyrannique que l’autre.

Une société d’hommes

Comment notre société tolère-t-elle les injustices subies par les femmes ? La mère était inactive et a été privée des bienfaits de l’éducation. Elle n’avait donc aucun ressort ni ressources afin d’éviter de subir l’injustice et l’humiliation. La fille voyait se dresser devant ses ambitions scolaires et professionnelles des obstacles qui lui paraissaient insurmontables : prendre soin de sa fille, résister à l’acharnement de son mari et rendre plus supportable la vie que son père a choisi d’infliger à sa mère.

Les femmes et la cohésion sociale

Des années plus tard, A. abandonne ses projets et la routine apparente de la vie conjugale mit fin à ses ambitions tout comme sa mère qui, déprimée, a fini par accepter son sort. La mère n’en était pas à son premier sacrifice pour maintenir une certaine cohésion dans la vie familiale. A l’instar de ses sœurs et de son frère, A. a fait preuve de solidarité et de gratitude durables envers sa mère.

Le passage du temps n’épargne personne

Mais le temps passe. Les parents de A. vivent dans une coexistence apparemment pacifique. Le père de A. a fait de vieux os et il souffre de plusieurs maladies ainsi d’ailleurs que la femme qui l’a séduit. Quant à A., elle investit tout son temps et son énergie pour éduquer ses trois enfants dont une a fait des études supérieures à Londres. Le mari de A. refuse que ses filles se marient tôt. Ce que le père a concédé à ses filles, il l’a dénié à sa femme.

Une femme admirable

A. n’a pas reçu une authentique reconnaissance des efforts déployés pour avoir assumé pleinement ses responsabilités de mère et de citoyenne. Ses enfants, manifestement ingrats, remettent en cause les principes fondamentaux de l’éducation prodiguée. Elle m’a raconté son histoire avec une profonde sincérité et un sourire qui défie le temps.

Je lui témoigne sans restriction mon admiration.

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Auteur : Salahdnl

Passionné pour le partage.

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