Un jeune très généreux
La générosité de S. fait l’unanimité chez ses amis et sa famille. Il était toujours prêt à partager ses ressources avec son large réseau constitué des membres de la parentèle et des amis, voire avec des étrangers. Il partageait aussi la souffrance d’autrui et était admirablement capable d’empathie. Son comportement et ses attitudes contrastaient donc clairement avec ceux des jeunes de sa génération. Mais S. va nous étonner davantage.
L’école publique
L’école publique, en Afrique, en dépit de ses resources limitées, a donné naissance à de jeunes esprits créatifs mais le marché du travail fait souvent fi de leurs compétences et leur fait occuper des positions sociales qui ne reflètent que partiellement leurs mérites individuels.
Le mérite de l’école publique a résidé dans la transmission des connaissances et des compétences de base dont S. avait besoin pour se lancer dans une aventure passionnante. Son école, une des institutions dont est dotée la commune rurale, n’avait pas de bibliothèque et son directeur consacrait le peu d’intelligence qu’il possédait à obtenir l’obéissance totale des élèves et de leurs parents. La pédagogie lui était aussi familière que le GPS l’était aux premiers habitants de la terre. S. avait du mal à haïr ce directeur, mais il se moquait de lui et nous disait qu’il n’était qu’un pitoyable pantin.
Érudit et modeste
Très jeune, S. a lu les principaux écrivains classiques et modernes, arabes et français, et avait une connaissance approfondie des philosophes allemands et de certains mouvements artistiques. C’est à lui que je dois la découverte des bienfaits infinis de la lecture et notamment celle des œuvres littéraires. A peine âgé de 16 ans, S. faisait montre, et d’une façon très modeste, d’une étonnante érudition. Il est par conséquent facile de comprendre que les écrits de S. étaient énigmatiques et ésotériques.