After Lives par Abdulrazak Gurnah


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Africain Novels in English

Tanzanie
Article en français


Les personnages :
Amur Biashara
Nassor, fils d’Amur Biashara

Khalifa

Ilyas, frère de Afya

Ilyas, fils de Hamza et Afya

Hamza

Afiya

Les officiers allemands

Asha, épouse de Khalifa

Abdul Razzaq Garnah est un romancier tanzanien qui a reçu le prix Nobel de littérature en 2021.
Il est né sur l’île de Zanzibar en 1948 et réside maintenant en Grande-Bretagne. C’est de son roman After Lives [publié pour la première fois en Grande-Bretagne 2020, Bloomsbury Publishing, 2021, 275 pages.] que cet article traite.

Le roman se déroule en Tanzanie, en Afrique de l’Est aux temps des empires coloniaux allemand et britannique. Il couvre les deux guerres mondiales.

L’histoire commence par un aperçu sur quelques épisodes de la vie de Khalifa envoyé par son père afin de faires des études chez un tuteur indien ce qui lui a permis d’avoir un emploi chez un commerçant au caractère spécial, Amur Biashara.
Cet homme d’affaires, à la fois commerçant et bailleur de fonds, convaint Khalifa d’épouser sa nièce Asha. Le couple occupe la maison que le père, à l’insu de Asha et de sa mère, a hypothéquée pour payer ses dettes à Amur Biashara.

Afya a perdu sa mère et perd son père aussi mais celui-ci avant sa mort l’a confié à un couple qui lui fait mener une vie malheureuse. Dans cette famille elle est l’objet de moqueries et elle endure une vie qui n’est pas du tout enviable. C’est finalement Khalifa qui l’a adoptée. Elle a vécu avec lui et sa femme Asha jusqu’à ce qu’elle se marie avec Hamza, le jeune revenu de la guerre et qui s’était engagé dans la force de protection allemande qu’il a désertée. Il s’est trouvé chez un couple de pasteurs allemands qui l‘ont aidé à guérir de sa blessure. Frau, la femme du pasteur, a pris soin du blessé et l’a encouragé à lire en lui offrant un livre de Heine, un auteur allemand dont les œuvres sont connues. Hamza avait déjà appris à lire et écrire alors qu’il était sous les ordres de l’un des officiers allemands.

Hamza s’est engagé dans l’armée qui constitue ce qu’on appellait, à l’époque de la colonisation allemande de l’Afrique de l’Est, la force de protection. Il semble qu’il n’était pas fait pour cette fonction. Il a enduré, à cause de l’officier, des souffrances et des humiliations mais il a tenu bon. Il a été gravement blessé par ce lieutenant raciste et coléreux qui l’a d’avoir incité les soldats africains à déserter. Cela s’est passé pendant une nuit d’orage et de pluie torrentielle dans une forêt où les officiers allemands ont cherché refuge en fuyant l’armée britannique. En effet, de nombreux soldats et des porteurs, affamés et mal traités, ont déserté cette nuit.

Le roman relate la vie d’un certain nombre de tanzaniens. Cette vie a été traversée de moments de bonheur mais aussi de malheur. Ce qui est frappant, c’est que des jeunes hommes quittent leur famille soit de leur propre gré soit forcés et contraints, fuyant des conditions de vie insupportables. Le mal du pays les incite à retourner chez eux mais ils trouvent des parents en mauvaise santé qui ne tardent pas à mourir ou qui sont déjà morts. D’autres comme Ilyas qui s’est engagé dans l’armée, sont loin de leur famille et ne donnent plus de nouvelles de leur vie. Le personnage par lequel l’auteur commence la narration la, à savoir Khalifa, meurt à 68 ans, soit quelques années plus tard après la mort de son épouse Aṣha qui a souffert terriblement avant de mourir.

Le lecteur se souviendra des moments que Khalifa a passés avec ses amis devant sa maison en buvant du café et des services qu’il a rendus notamment à Hamza. Khalifa n’a jamais mis les pieds dans une mosquée. Il été le premier à travailler pour le cousin de Asha qui a hérité l’entreprise de son père et qu’il a faite prospérer en traversant sans grand dommage la période de la grande dépression. Hamza a été employé par le cousin de Asha aussi, Nassor Biashara . Hamza, en arrivant dans la ville qu’il a quittée en fuyant, a souffert de la fin et de la solitude avant de trouver cet emploi et il est devenu un excellent charpentier. Il aime marcher, il se rend à la mosquée. On peut déduire de ce qui précède que les affres de la colonisation n’ont pas empêché certains d’accumuler des richesses ni de faire renoncer la majorité des tanzaniens à leurs conventions et valeurs sociales. Cependant, la colonisation anglaise et allemande est la pire des calamités que l’Afrique a connue. Ce fléau continue de sévir au Moyen Orient.

Le roman est intitulé after Lives. Il s’agit effectivement de l’histoire ou plutôt des histoires de vies du peuple tanzanien sous l’occupation allemande puis anglaise. Mais en dépit de la guerre, des batailles des révoltes contre les colonisateurs et les souffrances ainsi que les humiliations infligées aux membres de cette société et les pillages organisés par la Shutztruppe (*), les gens font du commerce parfois sous forme de troc, en tout cas au début du roman il n’a pas été fait allusion à une unité monétaire quelconque. La monnaie utilisée apparaît tard dans le roman et il s’agit du shilling. En ce qui concerne les destins individuels, ils sont marqués par l’endurance, la résistance et finalement la mort soit à cause de la guerre soit de la maladie soit une mort naturelle.
(*) Troupe coloniale composée de volontaires européens et africains des colonies de l’empire allemand.
Afya et son mari Hamza finissent par avoir un enfant auquel la mère donne le prénom de son frère Ilyas. Ce dernier a eu une carrière brillante. Il mène une enquête pour retrouver son oncle Ilyas parti pour s’engager dans la Shutztruppe. L’oncle a connu un destin tragique sous le nazisme dont, étrangement, il a adopté l’esprit.

Auteur : Salahdnl

Passionné pour le partage.

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